Différences entre un modèle BIM et un maquette numérique

Le BIM en tant que processus existe depuis plusieurs décennies maintenant, mais il existe encore beaucoup de confusion autour de la terminologie correcte ou des bonnes définitions pour des objets ou des processus particuliers. Par exemple, de nombreuses personnes ne savent toujours pas ce qu’est une maquette numérique BIM, ni si les termes BIM et maquette numérique sont interchangeables.

Qu’est-ce qu’une maquette numérique BIM ?

Une maquette numérique BIM est un élément important du processus BIM. Il s’agit d’une source d’information unique et centralisée pour tous les participants au projet, qui stimule la collaboration et réduit considérablement le nombre de malentendus dus à des informations obsolètes.

Un BIM et une maquette numérique sont une partie essentielle de tout processus BIM puisque la plupart de ses opérations tournent autour d’une maquette numérique BIM (ou simplement « modèle BIM », ces termes pouvant être utilisés de manière interchangeable). En même temps, la combinaison de ces deux termes (« BIM » et « maquette numérique ») génère beaucoup de confusion chez les personnes moins averties, c’est pourquoi il est préférable de les examiner plus en détail.

Les définitions du BIM et de la maquette numérique

Un modèle BIM (maquette numérique BIM) est un terme à part entière, et l’on pourrait en dire autant du BIM et de la maquette numérique. Pour ce qui est des deux derniers termes, la « maquette numérique » sera le moins compliqué des deux. Une maquette numérique est essentiellement une donnée (sous la forme d’un fichier ou de plusieurs fichiers) qui existe uniquement sous forme numérique et qui n’a pas de contrepartie physique à l’origine.

Une maquette numérique peut être présentée et utilisée de différentes façons, y compris dans plusieurs formats de fichiers. L’un des formats de fichier les plus couramment utilisés pour les modèles numériques dans le secteur de la construction est le format IFC (Industry Foundation Classes). Ce format particulier a pour principal objectif de permettre à différents logiciels de maquette numérique de gérer le même fichier de données afin de maintenir l’intégrité de l’ensemble du modèle au cours des différentes phases du projet.

La modélisation des données du bâtiment (BIM), en revanche, est un processus extrêmement complexe qui fait appel à une collaboration et à une coopération accrues entre les parties prenantes dans le but d’améliorer les résultats d’un projet à tous les niveaux. Avec ces deux définitions à l’esprit, il devrait être relativement facile de comprendre ce qu’est réellement un modèle BIM : une pièce maîtresse du processus BIM, un modèle centralisé qui sert de support à la collaboration entre les parties prenantes afin d’améliorer les résultats d’un projet.

Cependant, ces termes peuvent encore prêter à confusion dans différentes situations.

Modèle BIM ou maquette numérique

Tout d’abord, il serait raisonnable de dire que le terme « maquette numérique » est le moins complexe des deux. Une maquette numérique est généralement créée à l’aide d’un logiciel de conception assistée par ordinateur (AutoCAD étant l’exemple le plus répandu à ce jour). Ce logiciel particulier aide les architectes et autres experts à créer des modèles numériques complexes composés de différentes formes géométriques : courbes, lignes, polygones, etc.

La plupart des solutions de CAO disposent d’une variété d’aides au dessin qui permettent de créer des modèles et des plans plus complexes, mais le modèle lui-même est toujours constitué de formes géométriques. C’est la plus grande différence entre un modèle BIM et une maquette numérique. Cette dernière utilise des formes géométriques, tandis que le premier est entièrement consacré au traitement d’objets.

Dans le contexte d’un modèle BIM, les objets sont des parties spécifiques d’un bâtiment qui combinent leur représentation géométrique avec d’autres informations sur ces objets en particulier. Voici quelques exemples du type de données qui peuvent être stockées dans un seul objet BIM :

• Coordonnées de l’objet, noms de bâtiments, noms des pièces.
• Modèles de comportement particuliers, par exemple si un objet doit en suivre un autre lorsqu’ils sont connectés entre eux.
• Liens vers les sites Web des fabricants, détails techniques, descriptions de base des objets.
• Types de matériaux dont l’objet est composé, ainsi que les informations de base sur ces matériaux particuliers.
• Diverses dimensions de l’objet en question : longueur, surface, volume, hauteur, largeur, etc.
• Propriétés des objets, comme la performance mécanique, la résistance thermique et bien plus encore.

Ainsi, la plus grande différence entre un modèle BIM (maquette numérique BIM) et une maquette numérique est le fait que cette dernière manque d’informations contextuelles sur les différents objets dont le modèle du projet est composé.

Maquette numérique BIM et Revit

En ce qui concerne les différences et les malentendus, nous pouvons également évoquer une autre affirmation relativement répandue : « le BIM, c’est Revit ». Cette déclaration peut prêter à confusion, c’est pourquoi il est nécessaire de la replacer dans son contexte. Une maquette numérique BIM existante ne pourrait pas résoudre comme par magie tous les problèmes du secteur de la construction : il faut le gérer et interagir avec lui pour en faire ressortir le potentiel. À ce titre, il existe un segment entier de logiciels de construction dédié à l’interaction avec les modèles BIM.

Autodesk Revit est l’une de ces solutions et elle offre de nombreuses possibilités en matière de BIM. Cependant, il n’est pas correct d’établir une corrélation directe entre Revit et le BIM, simplement parce que Revit, bien qu’efficace, n’est qu’une simple solution logicielle. Le BIM, en revanche, est une méthode complète, un processus et une nouvelle philosophie de collaboration au sein d’un projet.

Les fonctionnalités d’Autodesk Revit

Autodesk Revit est l’une des solutions BIM les plus connues sur le marché. Elle permet de créer et de gérer des modèles numériques BIM, de favoriser la collaboration au sein des projets, et bien plus. Elle offre trois modes de présentation différents (2D, 3D et Agenda) de sorte que tous les participants au projet puissent utiliser la version qui leur convient le mieux. Revit prend en charge un grand nombre de formats de données différents, dispose de capacités de planification étendues et permet d’effectuer une détection de conflit avancée.

Revit convient parfaitement pour présenter une maquette numérique BIM de la manière dont elle a été conçue, c’est-à-dire comme une source unique et centralisée de vérité sur le projet, à laquelle tout le monde a accès en permanence. Elle permet même de mettre à jour à tout moment le modèle en question à l’aide de nouvelles informations, en recalculant chaque fois tous les paramètres et toutes les formules nécessaires.

Revit est un logiciel assez polyvalent, mais il n’est pas non plus la solution à tous les besoins du secteur de la construction. Il ne s’agit pas d’un logiciel de CAO, ni d’un logiciel analytique spécialisé, ni d’un logiciel de visualisation approprié. Chacune de ces catégories a ses propres exemples et solutions qui comblent le créneau. Revit est un logiciel BIM très efficace, mais il est loin d’être tout ce dont le BIM a besoin pour bien fonctionner.

Les avantages d’une maquette numérique BIM

L’utilisation d’une maquette numérique BIM facilite grandement l’organisation des différents flux de travail et la synchronisation des tâches entre les parties prenantes, ce qui accroît l’efficacité globale de la réalisation du projet. Cependant, il s’agit d’une description assez générale de ce qu’une maquette numérique BIM peut offrir, c’est pourquoi nous avons dressé une liste des différents avantages qu’une entreprise peut tirer de l’utilisation d’un modèle BIM dans le contexte de la gestion des données du bâtiment :

• La capacité à détecter et à prévenir les annotations potentielles du projet dès la phase de conception est rendue possible par le volume d’informations qu’une maquette numérique BIM appropriée contient généralement, ce qui rend toute prévision pratiquement identique à la façon dont un bâtiment réel s’avère être.
• De nombreuses études ont démontré que l’utilisation de modèles numériques BIM tend à elle seule à stimuler la productivité globale des entreprises de construction, en réduisant les dépenses énergétiques, les délais de construction, en améliorant la qualité, etc.
• Une maquette numérique BIM est bien plus qu’une simple représentation numérique de l’état futur d’un projet. Elle peut également être mise à jour avec de nouvelles informations tout au long des différentes étapes du projet, créant ainsi une sorte de base de données incroyablement efficace qui relie des volumes de données considérables à des parties distinctes du projet.
• Le niveau de détail qu’une maquette numérique BIM peut offrir est extrêmement élevé, ce qui facilite largement la compréhension du projet par les professionnels dès le début, et permet notamment aux ingénieurs et techniciens de prendre des décisions en toute connaissance de cause.

Le concept des différents niveaux de BIM

Les définitions du modèle BIM et de la maquette numérique font toutes deux partie du concept global de construction appelé « niveaux de BIM ». Ce concept particulier implique que l’introduction du BIM dans son ensemble à l’industrie l’élève à un tout nouveau niveau de possibilités et d’efficacité. Il existe quatre niveaux différents de « conformité BIM », et certains gouvernements imposent déjà aux entreprises de construction locales d’être au moins au niveau 2 de cette conformité.

Le niveau 0 représente le processus de construction le plus basique avec peu ou pas de collaboration entre les départements. Il est plutôt inefficace et sujet à diverses erreurs ou mauvaises communications qui se produisent régulièrement. Voilà ce que peut être une maquette numérique sans le contexte du BIM.

Le niveau 1 ne correspond pas encore exactement au BIM, mais des tentatives sont déjà mises en œuvre pour améliorer les processus existants et résoudre divers problèmes. Le niveau 1 implique des accords de base entre les parties prenantes sur les conventions des noms, les rôles, les responsabilités, etc. Il existe également un Environnement de données communes (CDE) de base permettant de faciliter le partage interne des informations relatives au projet entre les parties prenantes (pas aussi complexe ou efficace que le BIM).

Le niveau 2 est celui où la vision originale du BIM commence à briller, avec un processus hautement collaboratif qui est adapté aux besoins d’un projet. Dans ce contexte, tout logiciel de CAO doit permettre d’exporter des données vers l’un des formats de fichier couramment utilisés : IFC ou COBie, entre autres. À ce stade, toutes maquettes numériques BIM dignes de ce nom devraient être utilisées de multiples façons, en améliorant divers processus dans tous les domaines. Toutefois, cette étape n’exige pas la création d’un modèle centralisé unique pour tous les participants au projet, ce qui signifie que les parties distinctes doivent encore créer plusieurs modèles de projet en utilisant les mêmes données d’origine, et que des erreurs de communication liées à des informations obsolètes sont toujours possibles.

Le niveau 3 est censé être le point culminant de ce que le BIM est censé être, et il n’a pas encore été correctement défini au niveau gouvernemental. Ce niveau de BIM doit inclure plusieurs dimensions BIM, notamment 4D, 5D, 6D, etc. Il existe de nombreuses mesures clés que le niveau 3 du BIM est censé représenter, notamment de nouvelles normes internationales de partage des données, un nouveau cadre contractuel cohérent pour les projets BIM, une collaboration et une coopération améliorées entre les participants au projet, et bien plus encore.

Conclusion

Une maquette numérique BIM est censée être une combinaison d’un modèle CAO très détaillé et d’une multitude d’informations sur le projet dans son ensemble et sur chaque partie séparément. Il s’agit d’un élément crucial du BIM en tant que processus, une source de données centralisées que tous les participants au projet peuvent utiliser pour partager des informations, collaborer et produire de meilleurs résultats pour un projet donné.